3 raisons pour faire lire des oeuvres classiques adaptées aux petits

"Est-ce que mon enfant va lire en oeuvre intégrale les livres déjà lus avec eux petits sous forme d'albums illustrés ?"

Voilà une question qui m'a été posée, et qui se révèle des plus intéressantes.

Eh oui, puisque le petit connaît déjà en gros les histoires de Robinson, Gulliver ou Gargantua, pourquoi irait-il plus tard lire TOURNIER, SWIFT ou RABELAIS ?

Et pourtant, lire aux plus petits les grands auteurs en album jeunesse est un immense cadeau.

1° La littérature jeunesse compte de véritables auteurs, d'immenses auteurs, comme UNGERER, PONTI ou SIS (bientôt un article sur Peter SIS que j'achète d'abord pour moi-même). Or, comme tous les auteurs, ils s'inspirent eux aussi des oeuvres des autres. 

Et comme savoir lire, c'est savoir reconnaître (les ressemblances et les différences), l'enfant pourra vraiment entrer dans ces albums jeunesse s'il est capable de reconnaître un univers pré-existant.

Un exemple : la fascination de Peter SIS pour le labyrinthe n'est pas sans rappeler le dédale du Minotaure. Ses albums en sont les variations: la ville labyrinthique, les plans, les cartes. Le héros cherche toujours la clé de cet espace qui occupe le rôle central de chaque album.

Comment ne pas faire lire le mythe du Minotaure en prélable à son enfant ? Les mythes grecs, édition USBORNE.

Avoir accès aux grands auteurs, même en version simplifiée, c'est avoir accès à toute la littérature, même la littérature jeunesse.

2° Faire découvrir des auteurs, c'est montrer le chemin. Que l'enfant choisira seul d'emprunter plus tard, ou pas.

Mais il y a peu de chance qu'il emprunte un chemin dont il ne connaît même pas l'existence.

Un album jeunesse, c'est une façon d'ouvrir l'apétit.

Mon petit loup ainsi connu très tôt certains auteurs, et avec les années, il s'est avéré particulièrement curieux de découvrir des versions plus développées de ces oeuvres.

• Le petit Prince, de SAINT-EXUPERY. Nous l'avons d'abord lu en version 3-5 ans. Et nous lisons aujourd'hui la version 5-8 ans.

C'est d'ailleurs un véritable plaisir de lecteur de repérer quels passages l'éditeur a choisi d'explorer.

• Mon premier Larousse des héros conduit les plus jeunes dans le monde des grands héros de la Littérature classique. En 2 à 4 pages et quelques phrases, voilà l'histoire de Don Quichotte, Gulliver ou Sinbad le Marin. Ce qui suffit à un petit de 3-6 ans, devient un peu sommaire pour un 6-9 ans. Mon loulou retrouve avec grande joie ses héros préférés dans des versions plus longues. Il est heureux de se retrouver en terrain connu, avec des repères, et un certain vocabulaire, et se délècte d'embrasser une plus grande connaissance de ces oeuvres. Ces 3 albums sont des références sûres, avec un niveau de langue particulièrement remarquable. Sinbad, étant écrit à la personne JE, nous fait voyager dans les formes du passé simple en -âmes ou -înmes.

3° Et quand bien même votre enfant ne lirait pas plus tard les versions intégrales, il en aura au moins reçu une première saveur.

Il y a bien d'autres raisons pour ne plus lire en grandissant. Mais ce qui aura été lu petit, aura été lu. Et aura transformé son imaginaire et sa façon de voir le monde.

La culture est un un sillon que l'on ne cesse de tracer. Ce sillon aura déjà été tracé une première fois, et c'est déjà pas mal. Un joli cadeau. Qui lui permettra aussi d'être en terrain connu lorsqu'il sera au collège,  et qu'il saura reconnaître une robinsonnade d'après ses souvenirs d'enfant, ou une épopée, ou les personnages des légendes arthuriennes. Une oeuvre est toujours une redécouverte de ce que l'on savait de ne pas vraiment savoir. 

La maison d'édition AMATERRA nous embarque dans ces terres aussi connues qu'inconnues. Pour les 6-8 ans et plus.

Comme Oliver Twist de DICKENS.

Une façon d'ouvrir des portes à son enfant pour qu'il s'y sente comme chez lui. Et savoir qu'on a un chez soi, même quand on part voyager ailleurs, c'est toujours réconfortant.

Merci pour cette question si centrale !